Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/143

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Léon. Pierre et Thomas ont tué Salviati, et Alexandre de Médicis les a fait arrêter pour venger la mort de son ruffian.

Les convives.

Meurent les Médicis !

Philippe.

J’ai rassemblé ma famille pour lui raconter mes chagrins, et la prier de me secourir. Soupons et sortons ensuite l’épée à la main, pour redemander mes deux fils, si vous avez du cœur.

Les convives.

C’est dit ; nous voulons bien.

Philippe.

Il est temps que cela finisse, voyez-vous ; on nous tuerait nos enfants et on déshonorerait nos filles. Il est temps que Florence apprenne à ces bâtards ce que c’est que le droit de vie et de mort. Les Huit n’ont pas le droit de condamner mes enfants ; et moi, je n’y survivrais pas, voyez-vous !

Les convives.

N’aie pas peur, Philippe, nous sommes là.

Philippe.

Je suis le chef de la famille : comment souffrirais-je qu’on m’insultât ? Nous sommes tout autant que les Médicis, les Ruccellai tout autant, les Aldobrandini et vingt autres. Pourquoi ceux-là pourraient-ils faire égorger nos enfants plutôt que nous les leurs ? Qu’on allume un tonneau de poudre dans les caves de la citadelle, et