Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/286

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Jacqueline, à part.

Dieu soit loué, Fortunio est parti !

Clavaroche.

Vous me laissez dans un tête-à-tête qui n’est vraiment pas supportable. Qu’ai-je à faire avec maître André, je vous prie ? Et justement vous nous laissez ensemble quand le vin joyeux de l’époux doit me rendre plus précieux l’aimable entretien de la femme.

Fortunio, caché.

C’est singulier ; que veut dire ceci ?

Clavaroche, ouvrant l’écrin qui est sur la table.

Voyons un peu. Sont-ce des anneaux ? et dites-moi, qu’en voulez-vous faire ? Est-ce que vous faites un cadeau ?

Jacqueline.

Vous savez bien que c’est notre fable.

Clavaroche.

Mais, en conscience, c’est de l’or ! Si vous comptez tous les matins user du même stratagème, notre jeu finira bientôt par ne pas valoir… À propos, que ce dîner m’a amusé, et quelle curieuse figure a notre jeune initié !

Fortunio, caché.

Initié ! à quel mystère ? est-ce de moi qu’il veut parler ?

Clavaroche.

La chaîne est belle ; c’est un bijou de prix. Vous avez eu là une singulière idée.