Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/392

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est un grand maître ! on n’invente rien de ce qu’il trouve, et c’est lui seul qui choisit tout.

Van Buck.

Je me souviens qu’étant à la Haye, j’eus une équipée de ce genre. C’était, ma foi, un beau brin de fille : elle avait cinq pieds et quelques pouces, et une vraie moisson d’appas. Quelles Vénus que ces Flamandes ! On ne sait ce que c’est qu’une femme à présent ; dans toutes vos beautés parisiennes, il y a moitié chair et moitié coton.

Valentin.

Il me semble que j’aperçois des lueurs qui errent là-bas dans la forêt. Qu’est-ce que cela voudrait dire ? nous traquerait-on à l’heure qu’il est ?

Van Buck.

C’est sans doute le bal qu’on prépare ; il y a fête ce soir au château.

Valentin.

Séparons-nous pour plus de sûreté ; dans une demi-heure, à la ferme.

Van Buck.

C’est dit. Bonne chance, garçon ; tu me conteras ton affaire, et nous en ferons quelque chanson ; c’était notre ancienne manière, pas de fredaine qui ne fît un couplet.

Il chante.

Eh ! vraiment, oui, mademoiselle,
Eh ! vraiment, oui, nous serons trois.

Valentin sort. On voit des hommes qui portent des torches rôder à travers la forêt. Entrent la baronne et l’abbé.