Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/403

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déplu ? Je serais bien à plaindre ! Il me semble pourtant que je n’ai rien dit de mal. Mais si vous aimez mieux marcher, je ne veux pas rester assise.

Elle se lève.

Donnez-moi le bras, et promenons-nous. Savez-vous une chose ? Ce matin, je vous avais fait monter dans votre chambre un bon bouillon que Henriette avait fait. Quand je vous ai rencontré, je vous l’ai dit ; j’ai cru que vous ne vouliez pas le prendre et que cela vous déplaisait. J’ai repassé trois fois dans l’allée, m’avez-vous vue ? Alors vous êtes monté ; je suis allée me mettre devant le parterre, et je vous ai vu par votre croisée ; vous teniez la tasse à deux mains, et vous avez bu tout d’un trait. Est-ce vrai ? l’avez-vous trouvé bon ?

Valentin.

Oui, chère enfant, le meilleur du monde, [bon comme ton cœur et comme toi.]

Cécile.

Ah ! quand nous serons mari et femme, je vous soignerai mieux que cela, Mais, dites-moi, qu’est-ce que cela veut dire, de s’aller jeter dans un fossé ? risquer de se tuer, et pour quoi faire ? Vous saviez bien être reçu chez nous. Que vous ayez voulu arriver tout seul, je le comprends ; mais à quoi bon le reste ? Est-ce que vous aimez les romans ?

Valentin.

Quelquefois. Allons donc nous rasseoir.

Ils se rassoient.