Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/274

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Ces belles années,
Ces douces journées,
Ces roses fanées,
Mortes sur ton cœur.

Steinberg, à part, tandis que Bettine joue sans chanter.

Pourrais-je jamais l’abandonner ? et pour qui ? grand Dieu ! par quelle infernale puissance me suis-je laissé subjuguer ?

Bettine.

À quoi rêvez-vous donc, monsieur ? est-ce que c’est poli, ce que vous faites-là ?… Il me semble que je me trompe,… je ne me rappelle pas bien,… venez donc…

Steinberg, se rapprochant du piano et chantant.

Nina, ma charmante,
Pendant la tourmente,
La mer écumante
Grondait à nos yeux ;
Riante et fertile,
La plage tranquille
Nous montrait l’asile
Qu’appelaient nos vœux !

Ensemble.

Aimable Italie
Sagesse ou folie,
Jamais, jamais ne t’oublie
Qui t’a vue un jour !
Toujours plus chérie,
Ta rive fleurie
Toujours sera la patrie
Que cherche l’amour.