Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/367

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ou tout autre, qu’importe ? Je ne vois en lui que la Destinée, dont il est l’aveugle instrument ; je crois même qu’il en devait être ainsi. Oui, c’est une chose très ordinaire. Quand un homme sincère et loyal est frappé dans ce qu’il a de plus cher, lorsqu’un malheur irréparable brise sa force et tue son espérance, lorsqu’il est maltraité, trahi, repoussé par tout ce qui l’entoure, presque toujours, remarque-le, presque toujours c’est un faquin qui lui donne le coup de grâce, et qui, par hasard, sans le savoir, rencontrant l’homme tombé à terre, marche sur le poignard qu’il a dans le cœur.

Minuccio.

Il faut que je te parle, viens avec moi ; il faut que tu renonces à ce projet que tu as…

Perillo.

Il est trop tard.



Scène IV


Les Précédents, L’OFFICIER DU PALAIS.
La salle se remplit de monde.


L’officier.

Faites place, retirez-vous.

Ser Vespasiano, à Minuccio.

Tu es donc lié particulièrement avec ce jeune homme ? Dis-moi donc, penses-tu que je ne doive pas me considérer comme offensé ?