Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/374

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Perillo.

Madame, si j’avais un secret, je voudrais qu’il fût à moi seul, et qu’il valût la peine de vous être dit.

La Reine.

S’il ne t’appartient pas, garde-le. — Ce n’est pas la moins rare espèce de courage.

Le Roi.

Fort bien. — Sais-tu monter à cheval ?

Perillo.

J’apprendrai, Sire.

Le Roi.

Tu t’imagines cela ? Voilà de mes cavaliers en herbe, qui s’embarqueraient pour la Palestine, et qu’un coup de lance jette à bas, comme ce pauvre Vespasiano !

La Reine.

Mais, Sire, est-ce donc si difficile ? Il me semble que moi, qui ne suis qu’une femme, j’ai appris en fort peu de temps, et je ne craindrais pas votre cheval de bataille.

Le Roi.

En vérité !

À Perillo.

Comment t’appelles-tu ?

Perillo.

Perillo, Sire.

Le Roi.

Eh bien ! Perillo, en venant ici, tu as trouvé ton