Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/77

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On sonne de nouveau ; adieu, je me sauve.

Il se lève et ouvre la porte.
La marquise.

Attendez donc, j’avais à vous dire,… je ne sais plus ce que c’était… Ah ! passez-vous par hasard du côté de Fossin, dans vos courses ?

Le comte.

Ce ne sera pas par hasard, madame, si je puis vous être bon à quelque chose.

La marquise.

Encore un compliment ! Mon Dieu, que vous m’ennuyez ! C’est une bague que j’ai cassée ; je pourrais bien l’envoyer tout bonnement, mais c’est qu’il faut que je vous explique…

Elle ôte la bague de son doigt.

Tenez, voyez-vous, c’est le chaton. Il y a là une petite pointe, vous voyez bien, n’est-ce pas ? Ça s’ouvrait de côté, par là ; je l’ai heurté ce matin je ne sais où, le ressort a été forcé.

Le comte.

Dites donc, marquise, sans indiscrétion, il y avait des cheveux là dedans.

La marquise.

Peut-être bien. Qu’avez-vous à rire ?

Le comte.

Je ne ris pas le moins du monde.

La marquise.

Vous êtes un impertinent ; ce sont des cheveux de