Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/79

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La marquise.

C’est honnête ; et à propos de quoi ?

Le comte.

Je ne sais pas, mais je vous ennuie, vous me le disiez vous-même tout à l’heure, et je le sens bien ; c’est très naturel. C’est ce malheureux logement que j’ai là en face ; je ne peux pas sortir sans regarder vos fenêtres, et j’entre ici machinalement, sans réfléchir à ce que j’y viens faire.

La marquise.

Si je vous ai dit que vous m’ennuyez ce matin, c’est que ce n’est pas une habitude. Sérieusement, vous me feriez de la peine ; j’ai beaucoup de plaisir à vous voir.

Le comte.

Vous ? Pas du tout. Savez-vous ce que je vais faire ? Je vais retourner en Italie.

La marquise.

Ah ! qu’est-ce que dira mademoiselle…

Le comte.

Quelle demoiselle, s’il vous plaît ?

La marquise.

Mademoiselle je ne sais qui, mademoiselle votre protégée. Est-ce que je sais le nom de vos danseuses ?

Le comte.

Ah ! c’est donc là ce beau propos qu’on vous a tenu sur mon compte ?

La marquise.

Précisément. Est-ce que vous niez ?