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la pièce, et se calmait immédiatement. Jamais il ne sortit d’une escarmouche de ce genre sans avoir battu son adversaire ; aussi était-il redouté des gens hargneux.

À l’un de ses voyages à Vendôme, il nous mena, mon frère et moi, chez un gentilhomme campagnard du voisinage, par une chaleur de vingt-cinq degrés. Le voisin était fort avare ; au lieu des rafraîchissements qu’on ne manque jamais d’offrir en province à tout visiteur, il exhiba deux vieilles statues de pierre nouvellement déterrées :

« Vous qui êtes un savant, dit-il d’un air moqueur, vous reconnaîtrez sans doute à première vue les deux saints dont voici les images.

— Parfaitement, répondit M. de Musset ; l’un est évidemment saint Ladre et l’autre saint Goberien. »

Une fois soulagé par ce coup de patte, il fit à son voisin le meilleur visage du monde.

Victor de Musset avait écrit une comédie en vers qui ne s’est point retrouvée dans ses papiers.