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mort de son fils, et il paraît que la duchesse d’Orléans n’avait remarqué que le mot concernant Laborderie, l’un des camarades d’Alfred et du prince au collège Henri IV, et celui que le poète appelait le meilleur de nous tous. Longtemps après la publication des stances sur l’anniversaire du Treize juillet, lorsqu’il fut bien démontré qu’un tel hommage à la mémoire du duc d’Orléans ne pouvait demeurer comme non avenu, une personne envoyée du château vint transmettre à l’auteur quelques mots de politesse très cérémonieux et très froids. À l’air contraint de l’envoyé, à la manière dont il s’enquit de ce que c’était que Laborderie, Alfred crut deviner que l’hémistiche trop élogieux en faveur d’un ancien condisciple avait blessé la princesse. En revanche, il reçut de Limoges une lettre d’une écriture inconnue et dans laquelle une dame le remerciait, en termes chaleureux et touchants, d’avoir rendu immortel le nom de son frère. Cette lettre annonçait l’envoi d’un cabaret en porcelaine de Limoges, dont quelques pièces existent encore aujourd’hui. Jusqu’à la mort du poète, la sœur de Laborderie lui écrivit une fois par an, et lui envoya une volaille truffée à l’époque du carnaval.

Avant mon départ pour l’Italie, j’avais fait, en compagnie de J. Hetzel et de M. Obeuf, maire de Bellevue, une excursion à Pontchartrain, remplie d’incidents comiques, dont le récit avait si fort di-