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DEUXIÈME PARTIE

peut seule donner à des femmes. On eût dit qu’elles voulaient se fendre, se briser, tant leurs efforts étaient violents, tant leur respiration haletait bruyante. — Hai ! hai ! s’écriait Fanny, je n’en puis plus, cela me tue ! Va seule, va !… — Encore ! répondait Gamiani, je touche au bonheur ! Pousse ! tiens donc ! tiens !… Je m’écorche ! je crois. Ah ! je sens, je coule !… Ah ! ah ! ah !… — La tête de Fanny retombait sans force. Gamiani roulait la sienne, mordait les draps, mâchait ses cheveux flottants sur elle. Je suivais leurs élans, leurs soupirs ; j’arrivai comme elle au comble de la volupté !

FANNY.

Quelle fatigue ! Je suis rompue, mais quel plaisir j’ai goûté !…