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DEUXIÈME PARTIE

dans la chair et le sang ! Je brûlais, je fondais et je sentais une bouche avide, insatiable, aspirer jusqu’à l’essence de ma vie. Je te l’assure, je fus desséchée, et j’aurais dû être inondée de sang et de liqueur ! Mais que je fus heureuse ! Fanny ! Fanny ! je n’y tiens plus ! Quand je parle de cet excès, je crois éprouver encore ces mêmes titillations dévorantes ! Achève-moi !… Plus vite ! plus fort !… bien ! ah ! bien ! las ! je meurs !…

Fanny était pire qu’une louve affamée.

— Assez ! assez ! répétait Gamiani. Tu m’épuises, démon de fille ! Je te supposais moins habile, moins passionnée. Je le vois, tu te développes. Le feu te pénètre.

FANNY.

Cela se peut-il autrement ? Il faudrait