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DEUXIÈME PARTIE

GAMIANI.

Ajoute encore à ce luxe de décorations l’enivrement des parfums et des fleurs ; une chaleur égale, tempérée, puis une lumière tendre, mystérieuse, qui s’échappait de six lampes d’albâtre, plus douce qu’un reflet d’opale. Tout faisait naître en vous je ne sais quel vague enchantement même de désir inquiet, de rêverie sensuelle. C’était l’Orient, son luxe, sa poésie, sa nonchalante volupté. C’était le mystère du harem, ses secrètes délices et, par-dessus tout, son ineffable langueur.

FANNY.

Qu’il eût été doux de passer là des nuits d’ivresse près d’un objet aimé !