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DEUXIÈME PARTIE

les nonnes se débandèrent et vinrent s’abattre incontinent sur le malheureux intrus. Chacune voulait finir en réalité un plaisir commencé par un fatigant simulacre. L’animal trop fêté fut bientôt épuisé. Il fallait voir son état de torpeur et d’abattement ; son élytroïde flasque et pendant, toute sa virilité dans la plus négative démonstration. J’eus peine à ravitailler toutes ces misères quand mon tour fut venu de goûter aussi de l’élixir prolifique. J’y parvins néanmoins. Couchée sur le moribond, ma tête entre ses cuisses, je suçai si habilement messer Priape endormi qu’il s’éveilla rubicond, vivace à faire plaisir. Caressée moi-même par une langue agile, je sentis bientôt approcher un incroyable plaisir, que j’achevai en m’asseyant glorieusement et