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PREMIÈRE PARTIE

FANNY.

Quelle cruauté infâme !

GAMIANI.

Oh ! oui, infâme ! et plus funeste encore.

Revenue à la vie, à la santé, je compris l’horrible perversité de ma tante et de ses infâmes compagnons de débauche, que l’image de tortures affreuses aiguillonnait seule encore. Je leur jurai une haine mortelle, et cette haine, dans ma vengeance, mon désespoir, je la portai sur tous les hommes.

L’idée de subir leurs caresses m’a toujours révoltée. Je n’ai plus voulu servir de vil jouet à leurs désirs.

Mon tempérament était de feu, il fallut le satisfaire. Je ne fus guérie plus tard de