Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/149

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— Oui, m’écriai-je, oui, sur ma vie ! Donnez-m’en les morceaux. »

Je les ramassai et les posai sur l’autel, puis je restai muet, les yeux fixés sur ce débris.

« N’aurais-je pas raison, dit-elle, si c’était ma couronne, de l’avoir ôtée de ce mur où elle était depuis si longtemps ? À quoi ces ruines sont-elles bonnes ? Brigitte-la-Rose n’est plus de ce monde, pas plus que les roses qui l’ont baptisée. »

Elle sortit ; j’entendis un sanglot et la porte se ferma sur moi, je tombai à genoux sur la pierre, et je pleurai amèrement.

Lorsque je remontai chez elle, je la trouvai assise à table ; le dîner était prêt, et elle m’attendait. Je pris ma place en silence, et il ne fut pas question de ce que nous avions dans le cœur.