Page:Musset - Poésies, édition Nelson.djvu/33

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Pour le bal qu’on prépare,
Plus d’une qui se pare
Met devant son miroir
Le masque noir.
 
Sur sa couche embaumée,
La Vanina pâmée
Presse encore son amant,
En s’endormant;

Et Narcisa, la folle,
Au fond de sa gondole,
S’oublie en un festin
Jusqu’au matin.

Et qui, dans l’Italie,
N’a son grain de folie ?
Qui ne garde aux amours
Ses plus beaux jours ?

Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui conter de ses nuits
Les longs ennuis.

Comptons plutôt, ma belle.
Sur ta bouche rebelle
Tant de baisers donnés...
Ou pardonnes.