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PREMIÈRES POÉSIES

Et, de peur do diable et des flammes.
Attendent que leurs vieilles âmes
Sortent par dégoût de leurs peaux ?
 
Koif sur la planche de ma bière.
Je souperais avec Lilla.
Par la fressure du saint-père !
Un homme peut casser son verre,
Quand il a bu de ce vin-là.

Le ciel a-t-il fait faire un pacte à la nature
Avec rhomme, ou rit-ii comme un malin esprit
Quand il voit un tombeau qui s’entr’ouvre et sourit ;
Jamais vent de minuit, dans Téternel silence,
N’emporta si gaîment du pied d’un balcon d’or
Les soupirs de l’amour à la beauté qui dort,
Que lorsque les abbés fredonnant lenr romance.
Sur la bruyère sèche, en se tenant le bras,
Yen leur œuvre sans nom marchèrent à grands pas.

Le lendemain dans Rome il courut la nouvelle
Qu’une main inconnue avait tué Suzon,
Et qu’on avait trouvé sur le pied d’une échelle
Fortunio qui dormait au seuil de la maison.

Depuis ce jour, on fou qui blasphème et mendie
Vient s’asseoir quelquefois, à l’heure du sommeil.
Sur les lazzaronis étendus au soleil :
Il leur parle tout bas, les frotte et parodie
Les gestes d’un derviche et d’un magnétiseur ;
Puis, quand il les éveille, il les frappe en fureur.