Page:Nève - Atmabodha ou De la connaissance de l’esprit.djvu/15

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sur le commentaire sanscrit anonyme dont nous nous sommes aidé et dont nous avons reproduit des extraits dans une analyse suivie des stances du poème. Lonvain, 13 juin 1865. § I.

LE VÉDÂNTA DEPUIS L’ANTIQUITÉ VÉDIQUE JUSQU’À L’ÉPOQUE DE ÇAÑKABA ÂGHÂRYA.

Si la composition des écritures védiques remonte jusqu'au berceau de la civilisation des Aryas , on induirait avec vrai- semblance que les systèmes de philosophie qui s'y rattachent et qui en invoquent l'autorité sont de beaucoup les plus anciens : en fait , toutefois , leur formation et leur développement se présentent sous un tout autre aspect Des deux branches réputées orthodoxes de la science et de la spéculation indienne , la plus importante n'a pris sa pleine extension que quand elle fut un moyen de lutte contre les systèmes de philosophie indépendante et leurs conséquences pratiques ; or l'antagonisme éclata seulement lorsque ceux-ci eurent ruiné les bases de l'édifice social fondé sur la révélation des Védas et sur l'autorité du sacerdoce brahmanique. Depuis Colebrooke jusqu'aux derniers historiens de la philosophie indienne, dont quelques-uns sont des savants indigènes , il ne s'est produit qu’une seule opinion sur l'ordre chronologique des Darçanas ou systèmes de philosophie au nombre de six ; tous considèrent le Védânla, en tant que doctrine développée , discutée , faisant école , comme le plus récent des grands systèmes.

Philosophie spéculative par essence, le Védânta fut en germe, dirait-on, dans tous les travaux qui suivirent la rédaction écrite des Védas, surtout dans ceux qui dépassèrent leur interprétation littérale. Vint le moment où l'on essaya de formuler une cosmogonie et une théogonie ayant leurs racines dans les Écritures , où l'on tenta de réduire en théorie les opinions reçues sur le monde, sur l'âme et la destinée