Page:Nève - Introduction à l’histoire générale des littératures orientales.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 25 —


    sique et de cosmologie, apportés de Ceylan ou de l’Hindoustan, et attribués à Bouddha lui-même, des romans historiques ou mythologiques où sont racontées les aventures fabuleuses des dieux, des plus illustres pénitens, des bienfaiteurs de la religion, des rituels, des prières, de longues formules pour les invocations, les exorcismes : voilà quel en est le fond, que chaque peuple a ensuite brodé, en ajoutant ses traditions particulières, ses légendes nationales, la vie des héros et des saints les plus célèbres de chaque contrée. On voit par là en quoi doivent se ressembler et en quoi doivent différer les matières qui constituent la littérature chez les peuples Bouddhistes… et il faut surtout remarquer que nous entendons toujours ici par littérature l’ensemble des connaissances d’une nation, depuis l’art d’écrire jusqu’à la poésie, depuis les élémens des sciences les plus vulgaires jusqu’à la métaphysique et à la théologie. Ce serait peut-être philosophie qu’il faudrait dire, car la théologie de ces nations comprend tout… » (Recherches sur les langues tartares ou Mémoires sur différens points de la grammaire et de la littérature des Mandschous, des Mongols, etc. etc., tome l, Paris, I. R., 1820, 4o, p. 377-78).

    Recherches, ibid. p. 379, p. 387-88.

    Rech., ibid., p. 393 et la Conclusion, p. 394-98.

    Tandis qu’Abel Rémusat, dans le Discours préliminaire de son grand ouvrage déjà cité, ruinait à jamais par de solides raisons l’hypothèse de Bailly qui expliquait toute l’histoire primitive sans égard aux traditions Mosaïques, l’étude des lois du globe servait à l’illustre naturaliste, Alex, de Humboldt, à démontrer la fausseté d’une hypothèse longtemps accréditée dans les mêmes vues, celle d’un plateau central de l’Asie, qu’on avait aussi nommé plateau de la Grande-Tartarie.

    Nous ne pouvons nous empêcher de rapporter ici comment une des raisons immédiates de la diffusion rapide du Bouddhisme chez plus de vingt nations de l’Asie a été appréciée par Mr Landresse dans une introduction qu’il a consacrée à une histoire des études des modernes sur cette matière (Édit. du Foe Koue ki ou Relation des royaumes Bouddhiques, trad. d’Abel Rémusat, Paris, 1836, 4o — p. VIII) : les fictions du Bouddhisme ne présentaient pas un seul côté d’application ; elles avaient « le double avantage d’offrir du merveilleux au vulgaire, et aux esprits contemplatifs des sujets de méditations » ; c’est par cette cause peu remarquée qu’elles ont exercé un égal ascendant sur les tribus de l’Asie septentrionale et sur les nations policées comme l’étaient les Chinois.

    Le plus grand des philosophes de l’Italie contemporaine, Mr Vinç,