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des Recherches Asiatiques de Calcutta qui a le plus puissamment concouru avec les ouvrages de Jones à répandre en Angleterre et ensuite sur le continent les faits généraux qui allaient constituer l’étude historique et littéraire de l’Inde[1]. Les élémens du Sanscrit, donné comme langue savante de l’antique civilisation des Indiens, étaient à peine propagés dans des ébauches de grammaire, que déjà l’attention d’une certaine classe du public savant témoignait assez qu’il entrevoyait et devinait l’utilité multiple d’une connaissance approfondie de cette langue. Son attente n’a pas été trompée ; une littérature nouvelle, connue successivement dans ses plus anciennes productions, a été mise en comparaison, sinon en concurrence avec les littératures classiques de l’antiquité ; une langue parfaite dans son euphonie et dans ses flexions est venue apporter la lumière dans les procédés encore incertains de la linguistique ; c’est en communiquant plus de logique aux recherches, plus de force et de fixité aux conclusions, que cette langue a été prise comme un des fondemens de l’étude comparative des langues Européennes. L’œuvre que les Anglais avaient commencée dans l’Inde au siècle dernier a été reprise de nos Jours avec l’ardeur de l’émulation par les peuples les plus avancés de l’Europe : l’étude grammaticale du Sanscrit et la critique des textes ne doivent pas moins aux efforts persévérans de la France et de l’Allemagne qu’à la science des deux Indianistes Anglais, Colebrooke et Wilson, dont les noms valent l’illustration de toute une école.

Telle était déjà l’extension acquise aux études Orientales avant la fin du XVIIIe siècle par les recherches simultanées

  1. Le recueil a paru à Calcutta sous la surveillance de la Société Asiatique instituée en 1784 et présidée longtemps par Sir W. Jones ; il a pour titre : Asiatic Researches, or Transactions of the Society instituted in Bengal, Calcutta, 1788 et années suiv., vol. I-XX in-4o ; on y a fait en outre une édition in-8o des premiers volumes. — Les œuvres de Jones ont été réunies à Londres, 1807, en 6 vol. in-4o ou en 13 vol. in-8o.