sous des chapeaux tapageurs ; leurs lèvres saignent, rougies par quelque fard à bon marché. Elles sont lamentables dans leur défroque achetée un soir d’aubaine chez une marchande à la toilette.
Gauches, elles vont s’asseoir près du poêle et jacassent à voix basse.
Mais la procession continue. Elles arrivent maintenant en file indienne, une à une ; on dirait qu’elles se sont attendues.
Combien dissemblables pourtant ! Tous les degrés de l’échelle des bas-fonds sont représentés. Voilà une longue fille maigre aux pommettes saillantes, aux cheveux en broussaille, dont la bouche conserve dans les coins une commissure de lassitude et de dégoût ; puis c’est une grosse vieille femme au teint couperosé, dont le nez rutile, une de celles qui, blotties le soir contre une porte, font sourire les viveurs et arrachent à quelques passants un geste de pitié.
D’autres, d’autres encore les suivent… les unes en cheveux, grelottant dans de méchantes camisoles sur lesquelles elles ont piqué des