Page:NRF 13.djvu/620

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

6l2

��NOTES

��LE PARTI DE L'INTELLIGENCE

L'intelligence est décidément à la mode. Il n'est plus personne qui ne se réclame de ses faveurs ; il ne paraît plus de manifeste où elle ne soit préconisée comme la première des vertus. Et voici même que se forme un Parti de l'Intel- ligence auquel adhèrent d'emblée plusieurs esprits distin- gués. Il n'entre pas dans les desseins de la Nouvelle Revue Française de faire à celui-ci la moindre obstruction. Mais je voudrais présenter, strictement en mon nom personnel, quelques réflexions que me suggère la déclaration de prin- cipes signée par ses adhérents.

A ne la juger que d'ensemble, elle me paraît empreinte d'une certaine confusion, qui étonne un peu de la part de gens dont le souci avoué est de rendre la place d'honneur à la faculté logique. Je ne puis me retenir de signaler les prin- cipales contradictions que j'y découvre.

Et d'abord il semblerait qu'un Parti de l'Intelligence dût se donner pour mission essentielle de défendre les droits de l'intelligence, de veiller à ce qu'elle puisse s'exercer libre- ment et pour la seule conquête de la vérité. Or, nous lisons bien dans le manifeste que j'ai sous les yeux, qu'on se pro- pose « d'organiser la défense de l'intelligence française », et cela « en vue de l'avenir spirituel de la civilisation tout entière ». Mais quelques lignes plus bas nous trouvons :

�� �