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LES PI\-CENGRA!\- - 5 51

XV

Maman Lecœur, sur l'air d'une grande dame qui voit le revers, a conduit ses petites filles dans un asile d'enfants abandonnés. Des religieuses dirigent l'asile qui porte un nom poétique. Maman Lecœur pense que ses petites filles au moins pourront parler plus tard, comme dans les romans, — de leur couvent.

Elle s'entretient avec la supérieure... de spiritualité. On la fait asseoir dans un fauteuil de velours cramoisi, à cause de la distinction de ses manières, de sa robe et de son nez. Cependant ses petites filles vont prendre leur place à l'orphelinat et sa fille a rejoint une grande ville du Nord, où elle .sera caissière depuis le matin jus- qu'au soir, dans une épicerie.

Les Pincengrain sont ruinés.

Maman Lecœur vivra désormais toute seule dans sa petite maison, où elle garde Robert.

XVI

Robert est inconsolable de ne plus voir sa mère, « sa petite cane », « sa fiancée ». Il lui écrit tous les jours :

« N'aie crainte. Je serai curé de la grande Paroisse. Je me marierai avec toi. Nous bâtirons des églises comme il n'y en a pas encore. »

Un soir, il rentre tout suffoquant. Sa grand'mère lui demande ce qu'il y a.

— « Je péchais dans l'oseraie, où personne jamais ne

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