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NOTES 339

produite » (p. 35) ; « les émotions sont involontaires » (p. 31) ; « l'émotion sexuelle est une des bases de l'inspi- ration artistique » (p. 32), que le désir de faire oeuvre de x'ulgarisation (ce qui n'est pas d'ailleurs, semble-t-il, dans les intentions de l'auteur) n'explique pas suffisamment. On force son chemin à travers une terminologie scientifique inassimilée et souvent inexacte. L'auteur croit évidemment que la cœnes- thésie est un phénomène pathologique (il y revient à plusieurs reprises) alors que ce n'est que ce sentiment obscur de la vie de nos organes qui est à la base de la notion du moi. L'usage que M. Esptein fait du mot pressentiment est également inexact.

L'argumentation de l'auteur s'appuie sur une psychiatrie périmée comme celle d'Ebbinghaus ; sur des philosophes d'avant-hier comme Ribot ; sur des \'ulgarisateurs comme Goumiont ; sur des ouvrages d'amateurisme comme ceux de G. Le Bon. Par contre M. Epstein parle du subconscient sans mentionner les travaux de l'école de Zurich, en en réduisant le champ à un ensemble de phénomènes de la vie végétative, alors que ce champ est infiniment plus vaste, et contient, avec notre passé oublié, les instincts primordiaux, nos réflexes ataviques, etc.. Plus loin l'auteur affirme, non sans arrogance, « qu'on ne peut plus se passer du détermi- nisme universel » oubliant Bergson (dont le nom qui a pour- tant une certaine importance en matière de poésie contem- poraine n'apparaît à aucun moment), encore que sa théorie du développement de la pensée sur le plan unique paraisse bien bergsonnienne. En passant, nous apprenons que « l'étude de la logique onirique n'a encore été réussie sérieusement par personne » (p. 109), ce qui est bien singulier après les travaux célèbres de Freud, Yung, et Havelock Ellis.

Les pages que M. Epstein consacre à la littérature moderne (refus de la logique, impulsivité, les métaphores, etc..) sont meilleures. « La métaphore, dit-il, a toujours été la moitié de la poésie ; mais jamais, sinon par Mallarmé, elle n'a encore eteemployeeenquantitesaussiindustrielless.il cite de bons auteurs. Mais dans un livre sur la poésie moderne, il est insuf- fisant de consacrer deux pages aux problèmes de la rime, et douze lignes au rvthme.

Seront lus utilement deux essais sur la poésie des aliénés et

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