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5^8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Pour ma partje prisecette simple éloquence, légèrementaltérée par une émotion personnelle et secrète, plus haut que la rhéto- rique la plus ingénieuse et la plus fleurie. M. Valéry connaît trop bien la fable pour n'avoir pas présent à l'esprit le destin de celui dont le funeste privilège fut de changer en or tout ce que touchaient ses mains. 11 sait qu'il esl des objets et des pensées auxquels conviennent leur apparence un peu commune et leur touchante banalité. roger allard

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��HUMORESQ.UES, par Tristan Klingsor (Bibliothèque du Hérisson).

Pourquoi les dames d'un certain âge ne sautent-elles plus à la corde ? Pourquoi les messieurs sérieux ne jouent-ils plus à saute- mouton ? Pourquoi vieillir ? Pourquoi la vie est-elle ennuyeuse, quand on oublie de s'y amuser ? Questions. Le créateur, appa- remment, dédaigne d'y répondre. On a un peu besoin de vous, monsieur l'enchanteur Klingsor. On n'oubliera pas, du moins, que votre aïeul Nicolas se rendait à la Wartbourg par la voie des airs. Tradition de famille, et bien charmante. Il n'est pas mauvais d'être un homme en l'air, quand on est sûr de son atterrissage, quand on sait d'où l'on part, où nécessairement l'on revient :

Le parler d'oïl

Partout se cJmcbole :

Qu'en dii-tu, Guillaume ?

Oui, cela est sans mélancolie, en dépit du temps qui passe et des légères amours qui s'en vont. 11 v a une Providence pour les poètes, petits et grands, s'ils chantent la chanson française. Il y a quelque fraîcheur gaillarde dans les rondes de nos grand'- mères. Même, il y a du rose dans le « Klingsorsschwarzer Ton » de l'aïeul dont nous sourions...

Et moi aussi malgré

La rose à jamais morte dans l'automne d'or.

Et que de plus en plus ce poil gris pousse,

Je chante encor,

Et comme un hûadin qui fait danser un ours

Sur le pré.

Je traîne en souriant un cœur désespéré.

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