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408 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

elle pourrait presque aussi bien être d'un autre. Elle prétend rester banale jusqu'à l'avant-dernier instant ; ne s'affirme enfin personnelle que s'il y porte sa magistrale dernière main.

Le Quintette de Schmitt, lui du moins, est "autant difficile que rare " ; je lui sais le plus grand gré de sa tenue, de " sa massive allure ". Je dois avouer pourtant qu'à première audition il m'avait occupé davantage. Joué hier avec une fâcheuse mollesse, il m'a paru quelque peu diffus, dans l'émoussement des contours ; je n'ai pas toujours senti la motivation secrète des mouvements, ni l'enchaînement du discours.

Trois pièces de Ravel, admirablement interprétées par Szanto qui les emplit d'enchantement et de mystère, et qui m'a fait oublier une demi-heure durant que je déteste les pianistes autant que j'aime le piano.

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��Je ne lis pas souvent V Action Française^ par crainte de redevenir républicain. Ces écrivains de parti qui nous poussent par les épaules gêneront toujours qui tâche à marcher droit.

Article sur Nietzsche, de Lasserre, à propos du livre de Daniel Halévy. A qui ce critique avisé fera-t-il croire qu'il ne comprend pas Nietzsche et ne trouve pas le livre de Halévy fort bien fait ? Lorsque Deschamps parle de Nietzsche comme dans son dernier feuilleton, nous savons bien qu'il ne fait pas la bête, qu'il ne peut pas comprendre mieux ; oui, mais Lasserre ! Ne retrouvions-nous pas dans

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