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222 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

fiant " maintenir lui, Lafont, entend bien n'être pas" cocu" ;et le droit de contrôle qu'a tout mari sur la conduite de sa femme, puisque Du Mesnil par imbécillité l'abdique, il le fait sien. — ■ Lafont et Du Mesnil : les deux font un .mari complet pour Clotilde qui se résigne à demeurer sans amant.

M. de Féraudy, cet honnête homme de Du Mesnil, atteint à la vérité. Il ne paraît pas possible d'être mieux ressemblant à "quelqu'un qu'on connaît".

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��LA DETTE, de M. Gabriel Trarieux.

En écoutant La Dette, on sent que l'auteur est gêné par le moyen d'expression qu'il a choisi. Il lutte, sans méthode, afin de trouver à ses idées des équivalents dramatiques.

La scène est au pays basque. Daniel d'Orcagne est basque d'origine; sa mère, Dolorès, est créole; son beau-père, le docteur Barthe, est, je pense, parisien ; et il y a Edith Forster qui est irlandaise. Voil* bien des contingences ethniques; elles semblent appeler le drame des quatre coins du monde. Est-ce donc à un conflit de races que nous allons assister ? Nullement. M. Trarieux conclut du général au particulier. Il fait de Daniel un basque pour qu'il soit violent, rêveur et entêté ; de Dolorès une créole pour qu'elle soit indolente, voluptueuse, uniquement accessible à des sensations; d'Edith Forster une' femme du nord, pour qu'elle soit volontaire, autonome, ouverte aux idées, éprise de "vie intense", mais irlandaise afin qu'elle soit catholique ; de Barthe, enfin, un latin pour qu'il ait l'esprit clair et le goût des solutions franches. Une étiquette d'origine risque de tenir lieu à ces personnages de bilan psychologique, si elle dispense l'auteur de toute peinture de caractères.

Des données aussi générales, aussi sommaires, quelles que soient les "idées" qu'elles représentent, se trouvent limitées à elles-mêmes, sans force d'expansion dramatique. D'où une sorte de surenchère des faits sur les idées. Faits supplémen- taires, extérieurs, qui, loin de l'entraîner, encombrent et retar-

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