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^^2 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

sades, fâcheux, désagréables, que de temps en temps on est obligé d'essuyer. Quand on m'annonce un animal de la sorte, je cours d'abord à mon boudoir comme à mon sanctuaire pour le recevoir ; il a moins de prise sur moi ; car de la façon que nous sommes faits, tel sot qui m'acca- blerait dans une chambre lugubre peut m'amuser dans un cabinet orné et riant "

Ce fut dans cette aimable retraite qu'il s'adonna, désor- mais sans ambition et sans autre but que son plaisir, aux charmes de la société. L'âge venait, les souvenirs commen- çaient à prendre de l'agrément, de bonnes amitiés comme celle de son inséparable Dayrolles lui apportaient la sym- pathie assurée et habituelle qui est si nécessaire aux exis- tences finissantes. Il prit encore la parole à la Chambre des Lords en 1 7 5 1 en faveur de la réforme du calendrier, il y remporta son dernier succès d'orateur, mais il en faisait à son fils une narration un peu désabusée. "Je soufïre d'être ", écrivait-il à Dayrolles, "je suis, dans tous les sens, isolé et j'ai vidé toutes mes cruches. Je puis quitter ce théâtre sans regretter personne et sans y être regretté." Il gardait encore la passion de la société et celle du jeu où l'on s'adonnait fort à cette époque. " Les manières des joueurs ", écrit Horace Walpole, " ou même leurs costumes méritent qu'on les fasse connaître. Ils commencent par mettre bas leurs habits brodés ou par les retourner. Ils attachent à leurs poignets des gardes en peau pour préserver leurs manchettes ; et pour protéger leurs yeux contre la lumière et ne pas déranger leurs coiffures, ils mettent de grands chapeaux de paille de forme haute, à larges bords, ornés de fleurs et de rubans. Enfin, ils portent des masques pour cacher leurs émotions

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