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CONSEILS A MON FILS 73 1

quoiqu'ensuite, pour user, en passant, d'un terme vulgaire, elles n'attrapent qu'un Tartare dont elles deviennent le prisonnier. Mais c'est là leur afïàire. Partagez votre temps entre les occupations utiles et les plaisirs élégants ; le matin paraît convenir à l'étude, aux affaires ou aux conversations sérieuses avec des personnes d'un rang ou d'un avoir dis- tingués ; non pas que j'exclue une heure par hasard à une toilette. A partir du dîner l'affaire du jour est le plaisir, à moins que des affaires importantes, qu'on ne doit jamais sacrifier aux amusements, n'interviennent. Dans la bonne compagnie on met toujours une certaine délicatesse dans les plaisirs de la table, qui ne vont jamais aux excès ni aux éclats. Les spectacles, les bals, les soupers, les conversations gaies, en aimable compagnie, finis- sent bien les soirées, pour ne point parler des tendres regards que vous pourrez diriger, et des soupirs que vous pourrez offrir dans toutes ces occasions à quelque divinité propice ou dédai- gneuse, dont la réputation et les manières ne puissent jamais déshonorer ni corrompre les vôtres. Voilà la vie d'un homme de sens et de plaisir : par cette manière de distribuer votre temps, par ce choix de vos plaisirs vous tiendrez à la fois aux affaires et au beau monde.

{Lettre CXCII — 8 mai 1750).

Il faut écarter toute timidité, toute mauvaise

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