Page:Nau - Force ennemie.djvu/110

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je me promis de conquérir ou de filouter un peu de bonheur relatif et transitoire, mais immédiat :… Je connaissais télépathiquement la Terre… Il y avait, certes, bien des mondes plus beaux et meilleurs, mais quel espoir de m’y voir toléré ?… Dans ces mondes, les âmes étaient trop sereinement fortes ou trop brutalement méchantes pour moi. La terre me convenait. Après mille peines, mille recherches, je parvins à dégager mon « corps astral », suivant l’expression de vos Mages, et à m’enfuir à travers l’Éther, abandonnant ma dépouille matérielle inerte aux bises glaciales et au dur sol ingrat de mon étoile. Puisse un esprit de quelque séjour encore plus tristement affreux s’en emparer et y souffrir moins qu’en son ancienne forme demeurée dans un astre plus inclément. C’est le premier vœu charitable de l’ « Être » de Tkoukra !

Arrivé sur la Terre, ou pour mieux dire, quand je flottai dans l’atmosphère de votre planète, je cherchai assez longuement ce que je désirais trouver : un corps à voler — eh oui ! à voler ! — car j’aurais préféré disposer à moi seul d’un organisme humain, m’y étant introduit à la faveur d’une syncope ou d’un volontaire vagabondage d’âme du possesseur. C’est ainsi que s’y prennent les esprits inférieurs que vous nommez les Élémentaires. Malheureusement, à part quelques enveloppes charnelles de très hauts brahmes ou de mages occidentaux qui m’auraient expulsé au bout de peu d’heures dès leur retour, je ne découvris en fait d’habitacles vacants