Page:Nau - Force ennemie.djvu/114

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sincères que soient mes convictions de « partageux ». Il va falloir désormais être surveillé, espionné par cet être d’espèce différente et peut-être redoutable. Je n’aurai plus jamais la ressource de me « réfugier en moi-même ». Je n’y serai pas seul ! L’ultime abri dont un forçat maltraité, dont un chien battu peuvent jouir ne sera plus un abri pour moi ! Toujours une présence, même si j’agonise de douleur !

Oh ! échapper à Kmôhoûn de Tkoukra, — ne fût-ce que pour quelques heures, — pour quelques minutes !

— Ah ! c’est bien simple ! répond le même Kmôhoûn. Veux-tu aller faire un tour hors de toi-même ? Je me charge de t’y aider. Tu n’as qu’un mot à dire. Ce n’est plus un refuge que tu possèdes aujourd’hui. Tout peut te servir de refuge ! Il te suffit de quitter ta « guenille ». Tu penses bien qu’après avoir eu tant de mal à découvrir le secret des sorties de corps astral, je n’ai pas été assez bête pour l’oublier. Tu pourras lâcher l’ « homme de Tkoukra », aller voir ta princesse et demeurer auprès d’elle le temps que tu voudras. Quand il te prendra fantaisie de réintégrer ta prison de chair et d’os, je t’agréerai de fort bonne grâce, car j’ai réfléchi. Je ne veux pas me conduire en accapareur ; j’aime bien mieux abandonner un coin du logis au légitime propriétaire qui, sans cela, me rendrait l’existence insupportable à force de toujours voleter autour de moi en piaulant : « Je veux rentrer dans