Page:Nau - Force ennemie.djvu/150

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— Comment pouvais-je soupçonner tout cela en arrivant d’un monde si différent ? Puis, franchement, j’habitais un antre si effroyable que les conditions de ma vie actuelle me paraissent douces, comparées à celles du milieu ancien…

— Alors les procédés de l’aliéniste Bid’homme ?…

— Eh ! je souffre un peu moins depuis que tu partages les douleurs de notre système nerveux. Si tu avais connu Tkoukra tu t’accommoderais, comme moi, de bien des choses ! — Tiens ! nous sommes assez amis maintenant pour que je te dise comment j’ai vécu sur cette maudite étoile ; d’ailleurs, si je ne le faisais pas, mes souvenirs se graveraient malgré moi dans notre tête et alors tu risquerais de devenir plus fou que ta ne l’es, ne comprenant rien aux hideuses images apparues en toi et que tu attribuerais à un délire devenu de plus en plus incurable…

Et de fait, depuis ma « rentrée » j’entrevois dans mon cerveau des sites et des scènes bizarres, peu distincts, mal intelligibles, dont je commençais à m’inquiéter, craignant un prochain accès de fièvre… démente.

— Je te dirai l’essentiel, reprend Kmôhoûn. Après cela le reste t’émotionnera médiocrement quand tu le verras. Tu auras des données premières qui te permettront de ne t’étonner de rien… Et puis j’ai besoin de parler de ma cruelle vie passée…

— Bon ! dis-moi quelque chose de ton ancienne planète…