Page:Nau - Force ennemie.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

abominations de Tkoukrah se peignent en moi trop clairement, comme tu me l’avais annoncé.

Et, de toute la nuit, je ne puis dormir, — hanté que je suis par la vision de l’astre de boue sanglante dont je ne veux plus parler, — mais que je connais comme si j’avais été moi-même un Kmôhoûn aux griffes en forme de poignards recourbés, un Kmôhoûn aux yeux globuleux et hagards, brillants de feux rouges et verdâtres.

IV

Je passe six mois dans un état de morne prostration ne reprenant un peu goût à la vie que les rares jours où Kmôhoûn demeure muet. Plusieurs fois j’espère, — non ! je veux espérer — que je suis débarrassé du Tkoukrien… ou de ma folie, — le terrible intrus ayant jugé à propos d’aller s’assurer par lui-même — psychiquement, — de quelque détail de l’existence terrestre. Mais au bout de vingt-quatre heures, de quarante-huit tout au plus, l’ami détesté reparaît en moi sans que j’aie deviné son approche.

Je maigris affreusement ; je m’affaiblis de plus en plus. Je ne puis plus supporter cette double persécution !

La maison de fous et le tkoukrien c’est trop pour un seul névropathe !