Page:Nau - Force ennemie.djvu/200

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tion de l’entendre hululer de rage, de le voir lâcher prise et s’asseoir un peu rudement sur le carreau de la cellule.

Mon triomphe ne me réjouit pas longtemps. Bid’homme fait une cabriole qui le remet sur pied, pousse en avant les deux gardiens de forte taille qui l’accompagnent et leur ordonne de me saisir par la peau du… dos et par les chevilles. — C’est ainsi que je suis emporté, la tête en bas, sans songer, pour la minute, à résister, le moins du monde, exactement comme hier en des circonstances pareilles.

Ce qui m’étonne, c’est qu’en dépit de ma haine pour le médicastre, en dépit de la terrible rancune que je lui garde, je lui reconnais, à présent, en quelque sorte, le « droit » de me « punir » comme si j’étais un esclave ou un animal et lui mon maître ou mon dompteur. Je suis content de ma révolte de tout à l’heure et pourtant « je me donne tort ».

Cela seul me prouverait que mon état mental ne s’améliore pas.

Je ne sens tout cela que confusément.

Bid’homme, lui, pousse des cris d’Apache victorieux et veut me donner des coups d’éperon. Il faut que mes porteurs s’interposent ! L’un d’eux, même, grommelle assez haut.

— Pour un rien je lâcherais le malade et je f…icherais le médecin à la douche. J’vas prévenir le Directeur : ya’ssez longtemps que je veux l’faire !