Page:Nau - Force ennemie.djvu/223

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bruit et a quelque peine à s’assurer de la personne du gnome qui jette son clou mais veut lutter avec le gardien, l’empoignant à la taille et cherchant à le soulever pour le « tomber ». — Quand il voit qu’il n’aura pas le dessus, Bid’homme lâche prise, échappe à Mâchebourg et se roule sur le plancher. Il mord les pieds de la table qui lui a servi de monture et que sa chute a renversée, envoie des ruades dans le vide et se roule encore en poussant des cris de Peau Rouge.

Mâchebourg finit par s’emparer de lui et avec l’aide d’un autre gardien qui attendait, posté dans le couloir, fait endosser au furibond une coquette camisole de force.


Deux jours plus tard, comme j’arrive au pavillon des bains, dans la nouvelle salle, — j’ai la surprise de retrouver mon Bid’homme, calme et noble, vêtu d’un simple caleçon couleur sang de bœuf et commandant la manœuvre à des infirmiers qui l’arrosent avec mesure et parcimonie :

— Un tout petit jet comme pour un enfant ! Je suis délicat des omoplates, déclare-t-il. Mais « tas de bougraîllons » (ils sont deux) vous m’enlèverez la peau des côtelettes ! Attention ! Je me retourne ; ménagez les lombes également. Maintenant, de l’autre bord ! Pas trop fort sur les reins. Là là ! cochonnouillards ! Je ne vous dis pas de me viser le coccyx ni surtout de me le dévisser !

(Ô l’anatomiste !)