Page:Nau - Force ennemie.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sité d’entrer deux ou trois fois dans la chambre, pendant la visite, pour les besoins du service, affirme-t-il).

Les sourcils de Bid’homme pointent obliquement vers le ciel ou plutôt vers le plafond de la chambre et sa voix clangore, triomphale :

— Et puis est-ce vous qui vous êtes confié à nous pour le traitement ? Non, monsieur Philippe Veuly, c’est une autre personne qui vous a remis entre nos mains. Alors je ne dois d’explications qu’à cette personne.

Il exulte. Il n’y a vraiment pas de quoi, mais il exulte.

— Monsieur le docteur Bid’homme, je suis trop poli pour vous dire ce que je pense d’un pareil raisonnement.

— Pensez ce que vous voudrez : « C’est comme ça » ! Du reste, je perds mon temps ici : je vais aller voir des malades un peu moins insolents et butés que vous. Toutefois je ne veux pas être venu pour rien dans votre tanière. Vous êtes très « excité » ; (serai-je toujours poursuivi par cet affreux mot ?) « Léonard vous aura donné du vin ou du café à boire ce matin, nous allons supprimer tout cela : rien que de l’eau rougie et de la tisane ! Ah ! si j’étais tout à fait le maître ici !… Il y a, est-ce à Vienne, est-ce à Bruxelles, est-ce à Copenhague ? un excellent hôpital pour les gens de votre espèce. On n’y boit jamais que de l’eau claire, de l’eau, de l’eau et encore de l’eau ! — Et je voudrais, moi,