Page:Nau - Force ennemie.djvu/242

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rustre osseux et velu comme un putois ; ch’est un ’cré cochon d’fou qui fout l’camp d’Vôss’tôw !

— On peut-y point l’accondut’ ch’ souër jusqu’à là-bôw !

— Che s’rait p’têt pas ben l’moment. Cha s’rait trop vite. Yaura pus d’profit d’main quand qu’y z’auront passé une mauvaise nuit à r’grettaï leur fou !

Malgré ma triste situation, cette psychologie fantaisiste me donne une forte envie de rire. Je me figure la douleur de Le Lancier et celle de Barrouge ?

— Dites-donc, Pupin, faudrait-y point lui donner un p’tiot d’mangeï à mâquer ?

Y mâk’ra d’main dans sa caloge. Ch’est trop d’dépense pour nous. On l’tient pas encore, l’argent d’la récompense !

— Oh ! ch’est pus comme du temps à Froin ! Les nouveaux y z’ont bien promis d’payer les prises !

— N’attendant, on va l’mucher dans l’raffût au fûtin. F’ra jour demain !

C’est bien comme Léonard me l’avait dit. Le directeur de fraîche date et son digne acolyte vont dresser les paysans à jouer le rôle de molosses cubains. Et ils arroseront leur zèle.

On me jette dans de la nuit fétide. Ma première sensation est une affreuse nausée. Heureusement j’ai retrouvé dans ma poche de grandes allumettes-bougies de contrebande achetées à l’Économat de