Page:Nau - Force ennemie.djvu/268

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drôles aiment généralement « la société » comme tous ceux qui ont besoin de se fuir eux-mêmes. … J’ai l’air de te faire, à toi aussi, un mauvais compliment, mais tu me comprends et tu sais que je te comprends : ta sociabilité, à toi, consiste à supporter les « mufles », non à les rechercher…

— Oh ! ne me parle pas des Roffieux ! clame Julien. Ce sont des canailles ! Ces sales bêtes ont su la date de mon retour, m’ont même écrit et ne m’ont jamais dit un mot de ce qui t’était arrivé. Je suis brouillé avec eux. Adrienne en a été fort contrariée mais il était trop tard pour revenir sur les termes de la lettre de sottises que je leur avais envoyée. Tiens ! j’aime mieux t’avouer ce qui s’est passé. Il y a eu là-dessous toute une machination. Les Roffieux se sont, je le vois à présent, méfiés du Dr Froin et ont écrit à ma femme de ne pas me remettre les plis qui viendraient de Vassetot. Je mentais, tout à l’heure, en te parlant de ma correspondance avec le directeur de la maison de santé. C’est Adrienne qui a correspondu en mon nom, sans me consulter. Elle l’a fait pour le bien. On lui avait prouvé que je ne devais pas te voir, que c’était horriblement dangereux pour toi, dans ton état. De sorte qu’il y a fort peu de temps que j’ai su ton internement…

(… Eh bien, et la lettre où Julien exigeait ma mise en liberté dès son arrivée ? Bah ! une habileté d’Adrienne pour faire patienter le père Froin et lui montrer les « bons sentiments de la famille… »)