Page:Nau - Force ennemie.djvu/311

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tente pas de toucher une mensualité ; il fait encore l’économie d’un vrai homme qu’il payerait sans cet embarquement d’un « infirme ». Ça va me désorganiser tout mon équipage. Je croyais bien pourtant, cette fois-ci, échapper au « coup du pilotin », car nous partons après-demain et j’avais mon monde au complet. Voilà qu’il faut que j’envoie promener un vrai homme inscrit depuis huit jours. C’est…f…zutant ! — Enfin, c’est tant pis pour vous ! Vous ignorez tout et il vous faudra travailler comme si vous saviez….. autrement je vous f…..lanquerai aux fers, moi ! — Voulez-vous un autre grog ? Voilà comme je suis, moi ! Exigeant, très exigeant, — et vous vous en rendrez compte, mon gaillard ! — mais bon garçon, — le verre sur la main. Dites, revoulez-vous un grog ?

— Non, merci.

— Eh bien ! foutez-moi le camp, mais revenez demain matin à sept heures. Vous aurez acheté des bottes de mer, un surouât, un cirage, des chemises de flanelle épaisse et une couverture pour votre « cabane »[1] Vous apporterez tout cela et vous vous présenterez vêtu de toile bleue : c’est l’uniforme à mon bord. Vous « donnerez la main » à embarquer la légume.

  1. Cabane (une couchette en langage maritime).