Page:Nau - Force ennemie.djvu/344

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melle pour se venger d’une longue trahison.

Et tout en me révoltant contre moi-même, je la frappe, je la supplicie avec des raffinements de férocité. — Et arrive ce que je prévoyais obscurément sans oser me l’avouer : elle m’a reconnu, maintenant — et s’interdit les plaintes pour éviter que l’on se rue à son secours, que l’on m’abatte comme une bête hydrophobe. Oui, à Vassetot, je l’ai honteusement souillée ; aujourd’hui je la martyrise, abject bourreau que je suis ! Mais par le fait du viol perpétré naguère et qu’elle subit à demi consentante… pendant… des secondes… je suis devenu en quelque sorte une chose à elle, moi qui croyais m’emparer d’elle — et elle me défend par son silence.

Moi, hideux lâche, je me réjouis de la voir pleurer à grosses larmes, tandis qu’elle serre les mâchoires pour ne pas crier. Je lui tords les poignets, je les mords ; je lui enfonce mes ongles dans la gorge. Elle essaie de lutter un peu, mais je lui en ôte tout envie en lui tenaillant les joues, en lui pétrissant les seins, en fourrageant ailleurs, les griffes en avant. Oh ! quelle douloureuse jouissance me causent ses gémissements étouffés ! Combien je souffre de ses souffrances, mais que c’est atrocement bon ! Ah ! je vais prendre mon couteau, l’entailler, la saigner un peu, pas trop ; je ne tiens pas à la tuer si vite ; je veux faire durer le plaisir !… Et je pleure autant qu’elle… Oh ! cette délectable torture de l’affreuse pitié vaincue ! Je pleure, mais j’exulte !…