Page:Nau - Force ennemie.djvu/60

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pour énoffensif il l’était, çui-là. Je suis été le sercher ; je l’sais, p’t-être ! Et sa vieille roulure qui disait comme ça qu’il était comme un yyon, comme un « tigre bancal » et qu’alle l’aurait pas acconduit ici, quand c’est qu’on lui aurait donné des sommes à se fiche toute nue devant un poste-police ! J’avais la trouille, moi, — vrai de vrai !….. Que je m’en étais fait accompagner d’un aut’gars, bon pour saërraï, mais de ce qui s’appelle un gars ! ’core aut’chose que moi, c’est pas pour dire ! Ah ! mmmalheur ! Je l’trouve à grogner bien gentiment, tout en époussetant des petits joujoux en ivoire sur une écagère ; qu’y m’demande si je viens pour la succession, ce qui était aimable, me dit de m’asseoir, me verse un verre de vin, s’ezcuse de trinquer à verre presque vide pass’que l’matin ça lui « coupait la chique » et qu’y « prenait » que l’après-midi ; et qu’y me surplie de m’ezpliquer : j’ui coule la chose en douceur : qu’il est attendu aux environs, affaire de testament, par un ami qui m’envoie avec une guimbarde à deux chevaux, à preuve que j’ai avec moi le neveu de l’ami… qu’était le gars à bicex. Y ne fait ni une ni deusse ; y demande son chapeau et ses gants : « Mais des gants, qu’y dit, yen a pas besoin d’autres que ces ceuze-ci » ; et il se colle les deux mains dans les menottes que j’avais apportées, histoire de précaution. « C’est bien, qu’il ajoute, de m’en envoyer une paire. Ça me sauvera un dégraissage ». Et le v’la qui veut embrasser sa femme, qui lui applique un baiser sur