Page:Nau - Force ennemie.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mon gardien. Avez-vous vu quelque chose de plus sale et de plus piant ?… Ah ça ! seriez-vous… « malade » de nouveau ?

— Non, non ! ce n’est rien, Léonard, c’est déjà passé.

— À la bonne heure ! Vous aviez l’air tout drôle… Mais regardez-moi ce fumier !

L’ex-fiancé de la jeune personne de Clichy-Levallois exagère un peu. Cette très petite cour est tout simplement jonchée de feuilles qu’une demi-douzaine de « malades » très agiles, grimpés dans les arbres déjà passablement dépouillés par leurs soins, arrachent et font pleuvoir avec assiduité.

Quelques gardiens les admonestent pour la forme. Ils semblent plutôt amusés et, entre deux sommations, se communiquent leurs remarques, un rien sportives, au sujet de la performance :

— Tiens, « guette » donc, François ! V’là Anquetil qui gagne encore d’une branche. ’Y en a pas un autre qui sera aussi leuger, il est en forme, le sale bougre !

— J’dis pas, mais Dumoreau s’tient pus solide. Il est de fond.

— Et Pageot, donc ! Et il est sargé, handicarpé, comme on dit ; il en a un, de pétard !

— ’llons bon ! V’là Paillard qui va se casser la goule. ’Y en a assez cette fois ! En bas l’monde ! J’vas appeler un de ces « Messieurs-Médecins » ou le « Gordien-chèfre » !

— Descendez, tas d’enfants de guenons ! Tu sais,