Page:Nau - Force ennemie.djvu/76

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reux à regarder. Des jours y se reconnaissent, d’autres non ! Y s’appellent alors m’sieu Digard ou m’ame Retou, mamzelle Thiel ou père Alleaume ; ou bien y n’veulent pas se causer. Y sont pas « pays » qu’y vous ezpliquent. Ça fait « grémir » ! Alle est gentille, la sœur ; on dirait une dame de Dieppe ou même de Rouen. Un peu trop maigre, mais bien élégante, toujours propre comme une boule de bleu. Et de l’inducation ! A’ sait des pouasies, des rébus, de la musique d’orgue ! de tout ! Je vous la ferai voir ; on la laisse à peu près libre, elle aussi. Pas plus de méchanceté qu’un veau de six jours !

L’histoire des Charlemaine m’a plutôt fait « froid dans le dos ». Le sort de cette famille d’épiciers est tragique, shakespearien ! Je me sens déjà sûr, trop sûr de voir bientôt la mère du pauvre garçon à figure de gros bébé. Sa destinée la pousse vers l’établissement Froin. Hélas ! j’en jurerais !

Mais Léonard me « sange » encore une fois les « idées ».

Nous nous trouvons dans le grand jardin reconnu ce matin de ma fenêtre et mon gardien qui me voit préoccupé s’écrie tout à coup :

— Eh ! m’sieur Veuly, regardez donc en l’air ; vous la reconnaissez plus, vot’ croisée !

Ah ! c’est celle-là ! Elle est encadrée d’une jolie liane de glycine que je n’avais pas vue de l’intérieur : glycine bleue, idées bleues !

Et voici l’ « aut’bâtiment » miroitant de stuc