Page:Nepos - Eutrope, 1865.djvu/353

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5 L’an de Rome cinq cent quarante, L. Paul Émile et P. Terentius Varron, envoyés contre Hannibal, succèdent à Fabius, qui avertit les deux consuls que le seul moyen de vaincre Hannibal, capitaine aussi rusé qu’impétueux, était de retarder le moment de l’action. Mais l’impatient Varron livra bataille, centre l’avis de son collègue, près d’un bourg de l’Apulie appelé Cannes, et les deux consuls sont défaits par Hannibal. Les Africains perdent trois mille hommes dans ce combat, une grande partie de l’armée d’Hannibal est blessée ; cependant jamais guerre punique ne fut plus funeste aux Romains en effet, le consul Paul Émile périt avec vingt consulaires ou anciens préteurs, trente sénateurs furent pris ou tués, ainsi que trois cents des plus nobles citoyens, quarante mille fantassins et trois mille cinq cents cavaliers. Malgré tant de maux, pas un Romain ne daigna parler de paix. Les esclaves (chose inouïe jusqu’alors !) furent mis en liberté et enrôlés comme soldats.

6 Après cette bataille, plusieurs villes d’Italie, d’abord soumises aux Romains, passèrent du côté d’Hannibal. Il proposa aux Romains le rachat de leurs prisonniers mais le sénat