Page:Nepos - Eutrope, 1865.djvu/426

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mille de ses habitants. Ensuite il revint à Rome où il partagea les honneurs du triomphe sur les Parthes, avec son frère, qui était aussi son beau-père. Enfin il mourut dans la Vénétie, en se rendant de la ville de la Concorde à Altinum; il était sur le même char que son frère, lorsque tout à coup il fut frappé d'un coup de sang, genre de maladie que les Grecs appellent apoplexie. C'était un prince d’un caractère peu facile, mais, par respect pour son frère jamais il n’osa faire acte de cruauté. Il mourut dans la onzième année de son règne et fut mis au rang des dieux.

6 Après lui, la république fut gouvernée, par Marc-Antonin seul, qu'il est plus facile d'admirer que de louer dignement. Dès ses premières années, il avait une sérénité telle que, même enfant, joyeux ou triste, jamais il ne changeait de visage. Adonné à la philosophie stoïcienne, et par ses mœurs autant que par ses études, véritable philosophe, jeune encore, il sut inspirer tant d’admiration qu'Adrien conçut le projet d'en faire son successeur; mais comme il avait déjà adopté Antonin le Pieux il voulut du moins que Marc Antonin devint le gendre de ce prince, pour lui frayer, par cet arrangement, le chemin du trône. Il