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craignant que ce personnage mélancolique ne me gâtât l’esprit, etc.

Monseigneur, qui avait joint quelque chose à la lettre de son neveu, m’écrivait plus gravement. Il me contait comment on avait eu toutes les peines du monde à marier son étourdi : lui, oncle, payait les dettes et faisait, pour le nouveau marquis, une pension de deux cents louis à Mme Dorville. Ce revenu venait bien à propos à celle-ci, qui avait au suprême degré le défaut de l’inconduite et de ne savoir jamais sacrifier l’agréable à l’utile. Le bienfaiteur le plus solide était renvoyé de chez elle, en faveur du premier joli museau dont elle pouvait avoir envie. Sans cette rente viagère, Dorville aurait pu mourir quelque jour à l’hôpital.




CHAPITRE XXIX


Conclusion.


Quel froid me saisit ? Hymen, la léthargie de mon esprit est-elle un effet de tes fatales influences ? je n’ai plus le courage d’écrire… Ah ! c’est que je viens de parler de toi… Vous bâillez aussi, lecteur ; il est temps que je finisse.

Le marquis m’aimait beaucoup ; mais voyant ce qui venait d’arriver, soit prudence, soit délicatesse, soit enfin tout ce qui peut occasionner un changement dans l’esprit d’un être à deux pieds sans plumes, il supposa tout à coup un voyage à faire dans ses terres, et partit, me livrant au tumulte de mes aventures et de mes « projets. Cependant, il m’écrivit souvent, toujours avec beaucoup de tendresse ; nous demeurâmes amis.

Monrose arriva bientôt sur les ailes de l’amour filial et de l’amitié. Il était devenu grand et avait embelli. J’eus un