XVI
MEAUX
Voilà, voilà, celui qui vient de l’enfer !
Je m’appliquais ce vers en roulant le matin sur les rails du chemin de Strasbourg, et je me flattais… car je n’avais pas encore pénétré jusqu’aux plus profondes souricières ; je n’avais guère, au fond, rencontré que d’honnêtes travailleurs, des pauvres diables avinés, des malheureux sans asile… Là n’est pas encore le dernier abîme.
L’air frais du matin, l’aspect des vertes campagnes, les bords riants de la Marne, Pantin à droite, d’abord, — le vrai Pantin, — Chelles à gauche et plus tard Lagny, les longs rideaux de peupliers, les premiers coteaux abrités qui se dirigent vers la Champagne, tout cela me charmait et faisait rentrer le calme dans mes pensées.
Malheureusement, un gros nuage noir se dessinait au fond de l’horizon, et, quand je descendis à Meaux, il pleuvait à verse. Je me réfugiai dans un café, où je fus frappé par l’aspect d’une énorme affiche rouge conçue en ces termes :
« M. Montaldo, de passage en cette ville, a l’honneur d’exposer au public une rareté, un phénomène tellement