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V

PRIMAVERA

En ce temps, je ronsardisais — pour me servir d’un mot de Malherbe. Il s’agissait alors pour nous, jeunes gens, de rehausser la vieille versification française, affaiblie par les langueurs du dix-huitième siècle, troublée par les brutalités des novateurs trop ardents ; mais il fallait aussi maintenir le droit antérieur de la littérature nationale dans ce qui se rapporte à l’invention et aux formes générales.

Mais, me direz-vous, il faut enfin montrer ces premiers vers, ces juvenilia. « Sonnez-moi ces sonnets », comme disait Dubellay.

Eh bien ! étant admise l’étude assidue de ces vieux poëtes, croyez bien que je n’ai nullement cherché à en faire le pastiche, mais que leurs formes de style m’impression-